Faîtes la paix avec vous-même et les autres pour vous libérer de vos souffrances.
« Pardon signifie laisser aller le passé. » (Gerald Jampolsky)
Avez-vous remarqué comme nos émotions ont un impact important sur notre vie ? Elles semblent avoir un lien direct avec notre énergie vitale. Si elles sont bien gérées, elles sont un formidable accélérateur. Mais si elles sont réprimées ou si nous nous laissons débordés par elles, alors nous perdons le contrôle et nous en devenons les esclaves.
En accueillant nos émotions, nous pouvons les utiliser de manière positive. Par exemple, lorsque nous sommes heureux, nous nous sentons galvanisés. Parfois la colère et la peur nous permettent de réagir et de trouver en nous la force de nous sortir de situations complexes. La tristesse, quant à elle, agit comme une soupape de sécurité nous permettant d’extérioriser notre trop plein de charge émotionnelle.
Mais, si elles ne sont pas convenablement gérées, ces mêmes émotions peuvent avoir avec une action contraire. L’euphorie nous rend parfois insouciants jusqu’à nous mettre en danger. Si la terreur nous tétanise, nous ne pouvons plus faire face au danger. Abattus par le chagrin, nous restons bloqués dans notre vie avec l’impression qu’il n’y a pas d’issue. La rage enfin peut nous conduire à détruire des objets, des personnes et des relations de manière quasi irréversible.
Nos émotions sont notre thermomètre intérieur
Sur un plan physiologique, le rôle de nos émotions est d’évaluer la dangerosité d’une situation. Ainsi, tel un thermomètre, elles oscillent entre la joie et la peur afin de nous aider à réagir au mieux aux contextes que nous vivons. En d’autres termes, nos émotions sont activées par les événements et les personnes que nous rencontrons tout au long de notre vie.
Sur un plan psychologique, les émotions nous aident à ancrer les expériences dans notre mémoire. Ainsi, selon que les situations passées soient associées à des émotions positives ou négatives, nous aurons tendance à les rechercher ou à les fuir.
Les choses se compliquent lorsque nos émotions prennent le pas sur nos réactions, c’est-à-dire quand elles anticipent ou bloquent nos actions sans logique avec la réalité.
Par exemple, si une personne sensée nous aimer nous a fait souffrir par le passé, nous aurons peut-être du mal à accorder notre confiance, voire notre amour, à d’autres. De même, si nous pensons avoir mal réagi face à une situation, nous pourrions avoir tendance à fuir toutes les situations équivalentes (réelles ou imaginaires). Il nous arrive aussi d’être en colère contre nous-même, au point d’être dans le rejet de qui nous sommes, et d’imposer cette mauvaise image de soi auprès de notre entourage.
Les émotions sont nos guides, pas nos maîtres
Ainsi, lorsque nous nous sentons bloqués dans votre vie, nous avons tendance à nous sentir victimes des circonstances, des personnes ou de nous-même. Or, en réalité, ce sont nos émotions qui nous empêchent d’avancer afin d’éviter de souffrir à nouveau. Paradoxalement, en maintenant ce blocage nous ne faisons que réactiver la charge émotionnelle associée à nos souvenirs et, loin de nous en libérer, nous en devenons peu à peu les esclaves.
La solution n’est pas de se couper de ses émotions, en se réfugiant par exemple dans la résignation, l’oubli ou le déni. Ce faisant, nous ne ferions que les contenir jusqu’à ce que notre ingénieux barrage lâche d’un coup. Nous sommes alors débordés par une charge émotionnelle puissante et malheureusement dévastatrice pour nous-même comme pour notre entourage.
Accueillir nos émotions consiste plutôt à les écouter comme des guides bienveillants nous invitant par moment à rester vigilants. Ainsi, en restant attentifs et ouverts, nous pouvons nous autoriser à vivre pleinement et sans crainte les expériences que la vie nous propose.
Pardonner, c’est être libre !
Dans la gestion des émotions, la victimisation est un frein très puissant. Comme nous l’avons vu, notre charge émotionnelle est principalement alimentée par les personnes et les événements extérieures. Il est donc « évident » qu’ils sont responsables de notre souffrance ou de notre colère. Mais si c’était effectivement vrai dans le passé, ce n’est plus nécessairement le cas aujourd’hui. Cependant, pris au piège de nos mécanismes de survie, nous n’arrivons pas toujours à prendre le recul nécessaire pour sortir du cercle vicieux de la victimisation.
Le pardon est la clef qui permet d’ouvrir la porte de la victimisation. Elle doit être manipulée avec courage et bienveillance. Il ne s’agit surtout pas de se résigner, d’oublier ou de valider les situations ou les personnes concernées… mais plutôt de se pardonner à soi-même d’avoir porter cette charge trop lourde. Symboliquement, on peut représenter le pardon comme la décision de déposer sur le bord du chemin une pierre trop lourde à porter.
Le pardon, qu’il soit accordé à ceux qui nous ont fait souffrir, à soi-même quand nous avons mal agi, ou bien aux jugements que nous avons sur nous-même, est un acte de courage. Le pardon agit directement sur nos émotions. Et par là-même, il nous touche sur la dimension la plus réactive de notre être. Pardonner ne consiste pas à jeter un voile sur ce qui a été fait ou dit. En aucune manière le pardon est une action de bienveillance, ou un aveu de faiblesse. Pardonner consiste à accepter de ne plus porter la charge émotionnelle qui nous empêche d’avancer. Pardonner c’est accepter d’être libre.